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  • Catégories : Prose et Poésie

    Fragment XXXXXXXXXXXXV

    Femme!

    Je te donne la primauté de mes amours passées

     

    Si je suis à côté de toi c'est que tu l'es aussi pour moi avec la même certitude.

    Je voudrais que mes bras te soulèvent et t'arrachent de la terre... te porter toi et toute la consistance de ta vie et la teneur de ton passé. Tout ce qui nous fait, toi et moi, est ce temps donné dans l'intensité du partage... le temps de te voir renaitre... le temps de me régénérer de ta si belle présence, de nous ressourcer l'un de l'autre.

    Je te donne la primauté de mes amours passées.

    Aujourd’hui tu m’as confié des bribes aussi simples et composées de ta vie, de ton passé. Tu es mon livre ouvert dans lequel, par le défilement de ses lignes, je te lis, je te sais, j’apprends à te connaitre et à me remplir de toi.

    J’ai envie de te prendre dans toute ta portée humaine et presque angélique. Envie de te prendre. Envahir ta pensée. Prendre tout de toi. Plonger dans tes yeux, m’imbiber de tes nectars... M’habiller de ta peau douce-ivoire.   
    Le silence de ton cœur n'aura pas lieu... J'ai dit…

    Je te prie de m’aider à ne pas céder à Morphée. Je préfère tes bras aux siens. Je sais que les distances sont une entrave, mais au moins essaie de toujours remplir la vacuité de mes rêves. Je veux te vivre malgré la perfidie du temps, des événements et de certaines gens.

    En toi je retrouve mon pays. Je retrouve les odeurs et les parfums du bled qui m’a déserté depuis un certain nombre d’années. Tu appartiens à mon univers… que dis-je ? Tu es mon univers Femme. Tu es ma langue, tu es mon histoire… tu es ma géographie insolite. Tu es mon ciel… ma lune… mon soleil… tu es mon cosmos où l’éparpillement et la fragmentation se font unicité, union …

    (À suivre…)

    Rachid Daouani
    Casablanca, Le Val d’Anfa, dimanche 14 Mars 2010
     

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  • Catégories : Prose et Poésie

    Fragment XXXXXXXXIX

    Lettre XVIII

    A toi Muse des muses

    Nous nous sommes connus à travers la moire et la plaine blanche. Nous nous ne sommes jamais adressé la parole. Je te cherchais. Tu me fuyais. Tu me retrouvais. Je m’éclipsais. Pourtant nos âmes, à notre insu, se disaient beaucoup de choses. Derrière nos silences respectifs tout un monde se construisait. Ses attentes. Ses espoirs. Ses déceptions. Tout y était. Avions-nous besoin de nommer les choses, les êtres et les événements pour que nous soyons les bâtisseurs de cet empire ? Je t’avais déjà dit que nos cercles nous accompagnaient et nous préservaient jusqu’à la fin de la splendide œuvre. Tu es venue à moi. Je t’attendais. Je t’attendais avec la peur incessante de ne jamais voir se profiler ton ombre. Qu’est-ce-qu’elle était douloureuse et belle cette attente. Dure. Longue saison. J’avais le bout de fil dépendant du cercle. Je l’avais au bout des doigts. Je n’osais le toucher ou le tirer de peur de rompre tout le charme et la magie dont tu es la seule à détenir la clé. Tes mots commencent à résonner dans ma tête depuis quelque temps. Tes mots écrits envers et pour moi commencent à colmater la brèche de ma tête. La fêlure n’est presque plus lézardée. Tu as rompu le silence. Je distingue le jour de la nuit. Mon ombre, perdue dans le désert de Mars le long du Draa comme la folle du Mékong, reprend le chemin du retour. Elle disparait pour réapparaitre dans une sorte d’hésitation légitime. Avant chaque disparition elle me laisse une sorte de talisman énigmatique. Parchemin indéchiffrable qui s’évente avec le sable des dunes. Chaque fois tu es le seul signe que je reconnais de cette écriture. On dirait que mon ombre refuse de me rejoindre tant que tu n’es pas là. Maintenant et depuis que tu t’es manifestée, elle réapparait plus souvent… Ce matin après la nuit qui s’en fut fade, timide, grouillante de cris stridents naquit l’aube. L’aube n’est plus incertaine. Du ciel blême qui me révulsait j’ai entendu le spectre de ta parole. Muse des muses. Je sais. Jai l’intime conviction que nous allons parler de vive voix. Oui. Nous allons parler. Le monde se taira. Nos cercles ne feront plus qu’un. Mon ombre me rejoindra. Je me perdrai en toi. Je veux me perdre en toi. Mon corps se redressera. Je te regarderai dans les yeux. Je m’habillerai de tes mots. Tu te peindras des miens. La ville est trop petite pour notre amour. Le désert nous accueillera. Nous serons la fresque. Elle n’apparaitra que pour ne jamais disparaitre. L’œuvre est là. Inexorable. Indélébile. L’amour triomphera…

    (À suivre)

    Rachid Daouani

    Béni Mellal, le 17 Septembre 2009

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  • Catégories : Prose et Poésie

    Fragment XXXXXII

    Mon ombre … mon double

     Mon ombre

    Mon double

    Sur la dune

    Je me fragmente

    L’étendue

    M’absorbe

    Me dénude

    Parle

    De moi

    Me parle

    J'y prête

    L’oreille

    Essaie de

    Discerner

    Le murmure

    Du silence

    Appréhender

    Un soupçon

    De pré-parole

    Le balbutiement

    De l'âme

    Sans vague

    Ni lame

    M’imprégner

    De l'univers

    Premier

     

    Sur la dune

    Je me retire

    De la terre

    Mes larmes

    Eau d’origine

    M’accrochent

    Au ciel

    Mes yeux

    Embrassent

    Les étoiles

    Je fends

    Les airs

    Je fonds

    Dans le vide

    Vacuité

    Plénitude

    Je cherche

    Mon double

    Qui me

    Fait défaut

    L’ombre

    Sur le sable

    Capricieuse

    Se propulse

    Dans les cieux

    De Zagora

    Mon ombre

    Mon double

    M’intrigue

    Me taquine

    Me devance

    Me lamine

    Me nargue

     

    Je cesse

    D’écrire

    Il saute

    Sur la page

    Blanche

    Me pousse

    A scribouiller

    Je cesse

    D’aimer

    De peur

    De souffrir

    Il me fait

    Briller

    Les vertus

    De l’amour

    Je veux

    Dormir

    Il me réveille

    Au milieu

    De la nuit

     

    Sur  la dune

    Touchant

    Le sable

    Doux

    Rouge

    Crépuscule

    Il me fait

    Briller

    Ton sourire

    Miroiter

    Tes mots

    Doux

    Esquisser

    Ton corps

    Briller

    Ta nuque

    Satinée

    Le flanc

    Evanescent

    Me trempe

    De ton eau

    M’enivre

    De ton nectar

    Me psalmodie

    Tes murmures

    Tes gémissements

    En une

    Divine

    Mélodie

     

    Mi-ange

    Mi-démon

    Mon ombre

    Mon double

    Me rejoint

    Réintègre

    Son réceptacle

    Me fait voir

    La raison

     

    Je suis

    Le mâle

    De la

    Déraison

    Toi

    FEMME !

    Mon destin

    Ma fatalité

    Dieu

    T’a créée

    Moi

    Je suis né

    Pour t’aimer

     

    Fils

    Du désert

    Troubadour

    Des temps

    Modernes

    Poète

    Des lignes

    De fuite

    Ma quête

    Est infinie

    D’amour

    En amour

    J’irai

    Jusqu’à la fin

    De mes jours

    Mes mots

    Diront

    Après moi

    Mes chants

    D’amour

     

    Rachid Daouani

    Ouarzazate, le 13 Avril 2009

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