Fragment XXVI
Mort amour
Le désir m’attend au détour
Je le vois
Dans tes yeux
Qui me tiennent
En chien de faïence
Prêts à m’avoir
Dans le mille
Je me laisse
Faire
Je me laisse
Abattre
C’est un duel
Dont je ne sais
M’en sortir
Indemne
Je me résigne
À mon heureux sort
De tes caresses
Diaphanes
Ma peau se délecte
De ton souffle
Ma bouche se regorge
De ton nectar
Je suis l’asphyxié
Du paradis
Tes sombres tunnels
M’éclairent
De leurs scintillements
Auréolent
Ma soif
Graissent mes rouages
De tes cris
De tes mots
De tes demi-mots
Chuchotés
Susurrés
Psalmodiés
Mes oreilles
S’imprègnent
Jusqu’aux orteils
Du suc
De ta langue
Est faite mon
Ablution
De tes arômes
Est fait
Mon baume
De ton corps
Je porte
Le linceul
Si ce n’est
Que cette mort
Je la veux
À répétition
Je la veux à tout instant
Rachid Daouani
Entre Rabat et Fès, le 1er février 2009
Commentaires
Elisabeth Trezeguet- Mutti à 02:09, le 2 février
Tu n'es que vibration, tu es un des derniers Romantiques; un coeur aimant à la folie!
Bernadette Jadot à 07:44, le 2 février
Ce poème est un cri d’amour exacerbé, un appel à l’absolu de l’Amour.Cet idéal de l'Amour ne pourrait se réaliser que par un abandon dans une union mystique que seuls quelques privilégiés ont connue et qui dépasse les frontières de l’humain pour toucher au divin.
Rafla Ben Arous à 11:32, le 2 février
Un Amour mystique, alliénant,intouchable, insurmontable...Un Amour de l'abnégation, de la fusion peux étre...Un Amour transcendant tout méme le néant, pour faire place à un Amour fou mais Unique!
Bravo encore, et toujours, mon trés chér Rachid!
Patricia Loughani à 12:03, le 2 février
Poème subliminale ! Rien à ajouter ! C'est tellement intense !
Ariane Wolteche Daumen à 13:27, le 2 février
Tant d’intensité qui bouleverse inlassablement les sens, sensation infinie d'être remuées à l'intérieur, corps et âme, chaque mot nous étant destiné, à nous, et non à celle qui rend le poète fou d'amour, qui entraîne le délire infiniment doux des mots que sa passion lui dicte, nous imaginant muses nous aussi à ressentir l'infini plaisir des sens en émois seules devant une page écrite avec la torture de l'absence sans la volupté du toucher ni des profondes étreintes évoquées... sentiment d'abandon délicat, doux regrets de n'être que ces lectrices inondées du cadeau des mots enflammés qui se succèdent encore et toujours à évoquer ces passions dévorantes qui nous pénètrent toute entière, font courir sur notre peau ces frissons, les joues enflammées d'avoir vécu malgré soi le temps d'un poème la passion dévorante et si délicieuse du poète qui donne sans compter l'infini de son amour et dont on ramassera les miettes au passage, troublées, enivrées d’envie et d’attente du poème suivant…
Anne Dijon-Willame à 17:15, le 2 février
Amour intense, fou, Amour à mort, que dire de plus quand tu exprimes si fortement l'inexprimable...
Bravo et merci !
Ouidad Kaoukab à 00:58, le 3 février
c'est magnifique et ensorçolant; j'apprécie énormément cet article
merci et un bravo géant
Ariane Spehl à 01:13, le 3 février
Ouch !
Très sensuel !
Subtilité des sens et des mots ,volupté et réalisme
Du grand Daouani
Claudine Soultanbeieff à 21:33, le 2 février
Que c'est beau en rêve.........
Merci Rachid!