Fragment XXXXXXVI
لن أكرهك
لن أكرهك
فالكره حب
بسهم المداد الأحمر
أنخر عُباب فجيعتي
أُمزِّق ضِلع الخطيئة
القاتمة
مِن حُب و كُرهٍ
من كره وحب
سأمزق ذاكرة
ضحكاتك و دموعكِ
ُفي جسدي
أرسم النُّدوب
لمساتٍ
وأُرهِمها بالضحكة الصفراء
بدلا عن الأزرق الذي
لطَّخت به أحلامي
بدلا عن الطعنات من الخلف
التي أصبت بها
إيماني و قوانيني
ها هُنا أندحر
أنتفي و أشتعل
بالمداد
زبد مرير
ينخر صدري
بموسى يديك
الناعمتين
أقتلع
أقتلعني
من بين مخالبك
الدافئة
دجنبر 2009 24
من الدارالبيضاء إ لى مراكش
© Rachid Daouani (Dépôt SGDL 06/2009)
Ni d’amour ni de haine
Non !
Je ne te haïrai point
Dans la haine les racines
Sont d’amour
Je veux m’en extraire
Je m’en irai
Le vague à l’âme
Le cœur gros
De la plume
Du scribe
Que je suis devenu
J’écrirai à l’encre
Rouge de mon sang
Le blanc de ma
Déception
De la plume aiguisée
Je me saignerai
Le flanc
D’amour et de haine
De haine et d’amour
Je saignerai la mémoire
De tes rires
De tes larmes
Sur mon corps gisant
Je peignerai
Les balafres en caresses
Je les suturerai
D’un jaune
Rire
Au lieu
Du bleu
Dont tu as immaculé
Mes rêves
Au lieu
Des coups bas
Que tu as assenés
À mes lois et
Dont tu as corrompu
Ma foi
Là !
Je m’étiole
Je faillis
Je m’effrite
Je m’éteins
Et m’allume
À l’encre
Rouge
Encre amère
Bouillonnante
Au bout des doigts
Du scribe
Que je suis devenu
Écume sanguinolente
Qui m’arrache
D’entre tes griffes
D’amour et de haine
De haine et d’amour
Je m’extrais
À l’encre rouge
Du souvenir de nos
Étreintes
Je m’arrache
De tes griffes
Me niche
Dans la chaleur
Des mots
Je m’arrache
À tes maux
Je m’écris
Je m’écrie
J’écris mes maux
Je crie mes mots
Pour te dire
Je ne te hais
Ni ne t’aime
Parce que
Dans la haine
Les racines
Sont d’amour
© Rachid Daouani (Dépôt SGDL 06/2009)
entre Casablanca et Marrakech, le 24 janvier 2009
Commentaires
Aitkaci Chafia, à 00:22 le 8 juin
je me retrouve dans ton poème je le ressent il me touche au plus profond de mon coeur merci pour ce joli partage
Isabelle Idee, à 00:48 le 8 juin
merci rachid je me reconnais tres bien aussi!
c'est tres agreable de te lire, merci
Minnie Tananbaum, à 02:12 le 8 juin
mon cher Rachid, je me retrouve dans tes mots et tes sentiments. Tu as bien raison que dans la haine il y des racines d'amour, mais le plus triste est l'indifférence, car c'est le vide total. Alors faut-il rester dans un vide vicieux ou haïr? Au moins de cette racine, on aura la possibilité d'aimer.
Cécile Catala Sanna Bartoli, à 07:43 le 8 juin
Doucement ,sans briser le silence, mon coeur veut te dire combien il déborde de bonheur ,en lisant tes poémes .Merci Prince du désert ,je t'embrasse ♥
Marie Boniecki, à 14:33 le 8 juin
Pas d'épines sans rose, de rose sans racines, de racines sans graine...d'amour. Ce fragment est un lambeau de ton coeur qui, sans racine, s'enracine dans nos coeurs, à l'endroit où la douleur est toujours... vive
Hedia Sedairia, à 17:15 le 8 juin
Texte captivant,émouvant,tristement sensuel!
J'ai apprécié du début jusqu'à la fin!
En partageant tes douleurs avec nous,tu vas, te libérer,aérer tes alvéoles et ton esprit tourmenté!
Que tes mots soulagent tes maux!
Véronique Desnoe, à 17:32 le 8 juin
les mots courent sous la plume et guérissent les maux !
Et que le bleu déferle sur ta poésie !
Véronique Sauger, à 22:07 le 8 juin
... "Sont les racines de l'amour", ah, là, j'aime vraiment beaucoup, cette racine bien ancrée de l'humaniste est jubilatoire. Ce qui n'enlève rien à l'émotion du cri ni à la chaleur de l'être. Toi.
Sofie Kremen, à 22:18 le 8 juin
j'aime cette plume qui racle le fond de l'encrier comme une pupille noire qui gronde le regard de l'autre..et de la passion éternelle que de vivre in- ten- sé- ment...
je t'adore, Rachid
Geneviève Decooman, à 22:33 le 8 juin
Je trouve l'écriture arabe si majestueuse....ta poésie ne l'est pas moins. Merci beau ténébreux :-)
Lea Duffy, à 22:35 le 8 juin
toujours aussi émouvant notre Rachid, toujours aussi sensuel et débordant de volupté dans son écriture...c'est très beau.... merci Rachid...
Golde Nataf, à 17:43 le 8 juin
je reprendrais bien les mots de Hedia ... tes mots ... sincères, sans "chiqué" sans masques --- merci de nous donner une version française aussi, pardon mais chercher à retrouver d'une langue à l'autre une image une parole fait qu'on oublie le pourquoi de ces lettres d'amour désamour ... et qu'on aime leurs mots et qu'on rêve
Sofie Kremen, à 22:35 le 8 juin
Elle a des volutes plus douces que les soies de nacre et de velours des salons intimes aux coussins gournamds! Oui, Geneviève, bien d'accord avec cette remarque!
Graziella Tamraz, à 22:53 le 8 juin
Il ne faut pas se taire.
Il faut parler
Il faut crier
Il faut hurler
Arracher un cri... Lire la suite
Dénuder le coeur
Qui étouffe de mots
Racler l'angoisse
Étrangler les maux
Noyer la haine...
Abdelhamid Khadraoui, à 00:05 le 9 juin
Cri d'un fauve léchant ses plaies...
Bernadette Jadot, à 10:59 le 9 juin
On peut percevoir ce poème comme un cri exprimant le choix de l... Lire la suite’exil« je m’en irai», choix de l’écriture comme un pays, un refuge pour s’extraire de cet étrange territoire où la haine n’est que la soeur siamoise de l’amour, leurs racines communes plongées dans le terreau de la passion.
Travail de scribe à l‘encre rouge de la passion, de la souffrance et de l’espoir, combat acharné pour que s’opère ce transfert de la douleur en images poétiques vibrantes de beauté... Entrer dans l’écrit comme un forcené pour échapper à ces cris convulsifs d’amour et de haine, échapper à leur emprise, transcender cet état en livrant un combat acharné avec l’arme magnifique de la plume.
Pascale Battistelli, à 12:47 le 9 juin
superbement dit; toutes la contradictions des sentiments bravo et merci
Jancet Jarkass, à 17:01 le 9 juin
عشق يفوق كل عشق
حب و كره متضادان لصيقان
برعت في السرد و انتقاء الكلمات
الموجعة ....آلمني ما تشعر به
آه لو تحمل كلماتي السحاب حيث انت علها تمسح ...
نخر صدرك ..
كتابتك بالعربية زاد لنا
Hajar Marouani, à 18:01 le 9 juin
plein de sentiment magnifique poesie
Julie Kallas Sater, à 21:00 le 9 juin
Tout l'être humain et la complexité de ses sentiments contradictoires poétiquement sillonés à l'encre rouge de son sang ! j'aime !