Fragment XXXXXXXXXXXXXXXI
Je retiens le geste qui lacère mon coeur
Mes doigts ne répondent plus
Ou presque
Dans ce présent
Eternité
Je reviens
M'écorche la rétention
sous les ongles
Ni force
Ni matière
Strie la solide
Surface de
La matière
Quelle affreuse folie que de vouloir
Cette fusion
Débile orgueil
Du mâle
En mal d'être
Fort et résistant
Je le croyais
Invincible
Je le pensais
"Immaculèment" mâlien ...
Sans ambages
Sans faux-fuyants
J'ai tout défié
J'ai cru avoir maîtrise sur les êtres et les choses
Piteux destin que voilà
Les événements me dépassent
Vie
Que me reste-t-il de t'avoir voulue?
Le soupçon d'un demain
Incertain
De la duplicité arriver
A l' Un
Je pensais
Toi et moi
Me voilà presque
Réduit
De moitié
Que me reste-t-il ?
Me voilà dans la presque certitude
Démembrement
Une tête trouée
Membres amorphes
De mes yeux
Trempés qui
Regardent le vide
Ne garde que celui
Du Cyclope
Il n'a de regard que pour toi
Des oreilles
Je ne préserve que celle
Ecoutant les mots psalmodiés
Sur le bout de tes lèvres
De mes doigts je ne sens plus
Que ceux
Ayant la mémoire
De ta peau
Du bout de ma langue
Je ne garde que le goût
De tes nectars
Salés sucrés
...
Vie
Je te dis que je resterai
Au delà de tous les grés
Mals ou bons
Je resterai
Et ne cesserai de l'être
Rachid Daouani
Casablanca, 20 Janvier 2011, 04h34