Fragment IX
Pour toi
Suave ! Dirais-tu
De notre premier baiser
Pour toi
Moi à ton goût
Je me réduirais à volonté
De tes saveurs
Je m’imbiberais à étouffer
De tes arômes
Je me gorgerais à satiété
Dans ton être
Je m’immiscerais sans préavis
Pour toi
Je serais inspiration
J’accompagnerais tes aspirations
Tu serais mon espérance
Sans délai ni expiration
Ni pause ni reprise
Pour toi
J’arrêterais mon être
Je me réduirais à des narines
Humerais à jamais
La magie du parfum
De ton âme
De ta chair
De tes fentes
Pour toi
Je serais une caresse
Je m’enroulerais dans ta chevelure
J’effleurerais ta nuque d’ivoire
Je fleurerais ton sein
Je marcherais en velours
Sur tes monts et vallées
Je profanerais ton temple
Pour toi
Je serais une pupille
Qui regarderait
Ton amour nonchalant
Ton amour au vide de mon absence
Qui regarderait
Les tendres bercements de ton flanc
Pour toi
Je serais
Un cœur assoiffé de ton âme amoureuse
Un corps affamé de tes caresses fébriles
Pour toi
Je serais toi
En toi de toi à toi
Je saurais vivre à nouveau
De nous de ce nous
Je saurais être l’amant du renouveau
Pour toi
Rachid Daouani
Casablanca, nuit du 27/28 décembre 2008
Commentaires
Le renouveau est il possible?
Ariane Wolteche Daumen à 14:44, le 29 décembre
On ne peut plus prenant, émouvant, intense, passionné...
Pour un peu on serait "elle", bercée, emportée par les vagues de cet amour passion, de ces sens en éveil, de ces émois sans limites, de cette volupté qui ne doit avoir d'égale que l'intensité des sentiments... dans un souffle court, une nuit interminable, des moments infinis de douceur et de passion partagée qui laissent en manque jusqu'à la fusion suivante...
Pour un peu on voudrait être celle qui est aimée au point de faire oublier le monde autour, parce que l'univers ne se résume plus qu'à deux dans l'éternité d'un instant de passion amoureuse...
Etre cette femme là dans les yeux, le coeur, le corps et l'âme d'un homme...
Si seulement!
Rachid Daouani à 15:52, le 29 décembre
Effectivement , c'est cet instant d'entre les instants où l'on est Un...instant fulgurant , intense, percutant qui nous fait vivre en dehors du temps...l'instant de toutes les éternités...l'instant du ravissment répeté...une répetition qui ne tourne pas à vide puisque elle méne à la Grande éternité....celle de l'un et de l'autre , celle où l'un est l'autre....
Votre commentaire Ariane est aussi intense , prenant et émouvant, et passionné (permettez moi de vous plagier) que ca me donne envie de continuer à écrire dans ce sens....
Merci
Ariane Wolteche Daumen à 16:08, le 29 décembre
N'hésitez pas!
Je me délecterai alors à nouveau de vos écrits comme je le faisais encore à l'instant, subjuguée, relisant inlassablement ces mots afin de m'imprégner de leur musicalité, de leur passion, parce qu'on ne peut s'en lasser...
à 20:01, le 29 décembre
Il y a un beau scandé, un très beau souffle dans ce poème, une maitrise du rythme, ça enfle comme le vent, ça retombe comme le sable, par grain, et ça brille comme un coeur réveillé et rêveur
Sans compter les parfums de la chair, les douceurs et les humeurs.
Patrick! je suis vraiment ravi de faire votre connaissance et charmé par le brio de votre commentaire qui donne un avant goût d'une belle sensibilité poètique, une esthétique intense de la reception....merci encore ...et à plus d'échange et de partage dans l'intensité salvatrice
@Rachid, encore un de tes joyaux! J'en suis devenue accro!
@ delicatessen, ou bien on aime la poésie ou bien on ne l'aime pas! Le poète n'est pas un tailleur qui réalise des vêtements sur mesure.SI CE GENRE DE POéSIE N'EST PAS pour toi, AUCUN AUTRE GENRE ALORS NE LE SERA !