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Prose et Poésie - Page 2

  • Catégories : Prose et Poésie

    Fragment XXXXXXXXIX

    Lettre XVIII

    A toi Muse des muses

    Nous nous sommes connus à travers la moire et la plaine blanche. Nous nous ne sommes jamais adressé la parole. Je te cherchais. Tu me fuyais. Tu me retrouvais. Je m’éclipsais. Pourtant nos âmes, à notre insu, se disaient beaucoup de choses. Derrière nos silences respectifs tout un monde se construisait. Ses attentes. Ses espoirs. Ses déceptions. Tout y était. Avions-nous besoin de nommer les choses, les êtres et les événements pour que nous soyons les bâtisseurs de cet empire ? Je t’avais déjà dit que nos cercles nous accompagnaient et nous préservaient jusqu’à la fin de la splendide œuvre. Tu es venue à moi. Je t’attendais. Je t’attendais avec la peur incessante de ne jamais voir se profiler ton ombre. Qu’est-ce-qu’elle était douloureuse et belle cette attente. Dure. Longue saison. J’avais le bout de fil dépendant du cercle. Je l’avais au bout des doigts. Je n’osais le toucher ou le tirer de peur de rompre tout le charme et la magie dont tu es la seule à détenir la clé. Tes mots commencent à résonner dans ma tête depuis quelque temps. Tes mots écrits envers et pour moi commencent à colmater la brèche de ma tête. La fêlure n’est presque plus lézardée. Tu as rompu le silence. Je distingue le jour de la nuit. Mon ombre, perdue dans le désert de Mars le long du Draa comme la folle du Mékong, reprend le chemin du retour. Elle disparait pour réapparaitre dans une sorte d’hésitation légitime. Avant chaque disparition elle me laisse une sorte de talisman énigmatique. Parchemin indéchiffrable qui s’évente avec le sable des dunes. Chaque fois tu es le seul signe que je reconnais de cette écriture. On dirait que mon ombre refuse de me rejoindre tant que tu n’es pas là. Maintenant et depuis que tu t’es manifestée, elle réapparait plus souvent… Ce matin après la nuit qui s’en fut fade, timide, grouillante de cris stridents naquit l’aube. L’aube n’est plus incertaine. Du ciel blême qui me révulsait j’ai entendu le spectre de ta parole. Muse des muses. Je sais. Jai l’intime conviction que nous allons parler de vive voix. Oui. Nous allons parler. Le monde se taira. Nos cercles ne feront plus qu’un. Mon ombre me rejoindra. Je me perdrai en toi. Je veux me perdre en toi. Mon corps se redressera. Je te regarderai dans les yeux. Je m’habillerai de tes mots. Tu te peindras des miens. La ville est trop petite pour notre amour. Le désert nous accueillera. Nous serons la fresque. Elle n’apparaitra que pour ne jamais disparaitre. L’œuvre est là. Inexorable. Indélébile. L’amour triomphera…

    (À suivre)

    Rachid Daouani

    Béni Mellal, le 17 Septembre 2009

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  • Catégories : Prose et Poésie

    Fragment XXXXXII

    Mon ombre … mon double

     Mon ombre

    Mon double

    Sur la dune

    Je me fragmente

    L’étendue

    M’absorbe

    Me dénude

    Parle

    De moi

    Me parle

    J'y prête

    L’oreille

    Essaie de

    Discerner

    Le murmure

    Du silence

    Appréhender

    Un soupçon

    De pré-parole

    Le balbutiement

    De l'âme

    Sans vague

    Ni lame

    M’imprégner

    De l'univers

    Premier

     

    Sur la dune

    Je me retire

    De la terre

    Mes larmes

    Eau d’origine

    M’accrochent

    Au ciel

    Mes yeux

    Embrassent

    Les étoiles

    Je fends

    Les airs

    Je fonds

    Dans le vide

    Vacuité

    Plénitude

    Je cherche

    Mon double

    Qui me

    Fait défaut

    L’ombre

    Sur le sable

    Capricieuse

    Se propulse

    Dans les cieux

    De Zagora

    Mon ombre

    Mon double

    M’intrigue

    Me taquine

    Me devance

    Me lamine

    Me nargue

     

    Je cesse

    D’écrire

    Il saute

    Sur la page

    Blanche

    Me pousse

    A scribouiller

    Je cesse

    D’aimer

    De peur

    De souffrir

    Il me fait

    Briller

    Les vertus

    De l’amour

    Je veux

    Dormir

    Il me réveille

    Au milieu

    De la nuit

     

    Sur  la dune

    Touchant

    Le sable

    Doux

    Rouge

    Crépuscule

    Il me fait

    Briller

    Ton sourire

    Miroiter

    Tes mots

    Doux

    Esquisser

    Ton corps

    Briller

    Ta nuque

    Satinée

    Le flanc

    Evanescent

    Me trempe

    De ton eau

    M’enivre

    De ton nectar

    Me psalmodie

    Tes murmures

    Tes gémissements

    En une

    Divine

    Mélodie

     

    Mi-ange

    Mi-démon

    Mon ombre

    Mon double

    Me rejoint

    Réintègre

    Son réceptacle

    Me fait voir

    La raison

     

    Je suis

    Le mâle

    De la

    Déraison

    Toi

    FEMME !

    Mon destin

    Ma fatalité

    Dieu

    T’a créée

    Moi

    Je suis né

    Pour t’aimer

     

    Fils

    Du désert

    Troubadour

    Des temps

    Modernes

    Poète

    Des lignes

    De fuite

    Ma quête

    Est infinie

    D’amour

    En amour

    J’irai

    Jusqu’à la fin

    De mes jours

    Mes mots

    Diront

    Après moi

    Mes chants

    D’amour

     

    Rachid Daouani

    Ouarzazate, le 13 Avril 2009

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  • Catégories : Prose et Poésie

    Fragment XXXXXXIV

    بين الصويرة و بروكسيل


    :قالت
    هو العقل
    هو الروح
    هو الخالق الجديد
    قلت و الحسرة تعصر أحشائي
    و أنا؟
    :قالت
    منِّي عنك
    لمْ تعُد سوى
    وتنٍ مُندحرٍ
    لا أرى فيك سوى
    الورى والسواد
    تم عاودت
    إنه المِحور
    و في فَلَكِه أدور
    أمَّا أنتَ فنجمُك أفل
    قلت: وماضينا
    قالت: دفين
    قلت: و قصورنا
    قالت: رمل إسباني
    قلت: أنا الذي كنت
    قالت: كُنتَ ولم تبقَ ولن تكون
    .......
    هو النجمُ الجديد
    هو الإنسان الجديد
    هو الحب الجديد
    هو إلهِيَ الجديد

    سقطت السماء على رأسي
    أصبحتِ الرَّأس غِربالاً
    تعبره الأفكار من كلِّ ثقب
    لا مقر و لا آستقرار
    ركبت سجاد
    عرشها السحري
    مُتجهة إلى سماء بروكسيل
    في العين بهجة
    و لا في القلب حسرة
    تشبَّتُ بأهذاب عرشها
    نفضتني بأطراف أصابعها
    سقطتُ من علٍّ
    كبقايا خبز مدنس
    سقطتُ في صحرائي
    وهي سديم
    سقطتُ على رمل الصويرة
    كتبتُ عليه مَحْوي
    عاودتُ عاودتُ عاودتُ
    حتى نُقش بدمي على الرّمل
    قُلتُ للتَّاريخ
    من الصويرة إلى بروكسيل
    أفُل نجمي على الشَّاطئ
    ذاب وجودكِ مع الثلج

    رشيد دواني
    في الدارالبيضاء 7 دجنبر 2008

    © Rachid Daouani (Dépôt SGDL 06/2009)

    D'Essaouira à Bruxelles


    Il est l'esprit
    Il est l'âme
    Il est le créateur
    M' a-t-elle dit


    J'ai dit
    Le vague à l'âme :
    Et moi ?


    Oust !
    tu n'es plus qu'un
    Totem Fébrile !!
    En toi
    je ne vois que
    Mort et ténébres
    Elle reprit :

    LUI
    Il est L'Astre
    et dans son orbite
    je tourne
    mais toi !
    ton étoile
    est filante


    Et notre passé
    Nos souvenirs ? dis-je
    Ensevelis !
    reprit-elle
    Et nos châteaux ?
    repris-je
    Sable d'Espagne
    M'a-t-elle répondu


    Je dis :
    Et Moi qui étais...
    Elle rétroqua :
    Tu étais
    Tu n'es plus
    Tu ne seras plus
    Il est
    Ma Nouvelle étoile
    Mon Nouvel homme
    Mon Nouveau Dieu !

    Sur ma tête
    le ciel s'est écroulé

    Ma tête
    est une passoire
    les idées y circulent
    À leur guise
    Au gré du courant d'air
    Ni demeure
    Ni fixité...

    Elle monta
    Sur le tapis volant
    de son trône magique
    Pour Bruxelles
    Sans regret
    Ni vague à l'âme

    Je me suis agrippé
    Aux franges du tapis
    Du revers de sa main
    Elle me balaya
    Elle me chassa
    Je fendis l'air
    Tel une miette de pain
    Souillé
    J'ai heurté le sol
    De mon désert
    Ténébreux
    Essaouira mon amour
    Essaouira mon ravissement

    Cri du suicidé
    AAAAAAAHHHHHHHHHH !!!

    Je regarde...
    ................
    Je regarde
    Ma trace
    sur le sable
    D' Essaouira
    sur le sable... ma trace
    Trace ! Traces ! Trash !

    Dans ces creux
    J'écrirai mon effacement
    J'écrirai
    Je réécrirai
    J'écrirai mon nom
    Je réécrirai mon nom
    jusqu'à ce qu'il
    s'incruste dans le sable
    Et fixe mon livre secret
    Je dirai à l'Histoire
    Je crierai l'histoire
    Je... hurlerai jusqu'au ciel
    de Bruxelles :
    Mon étoile s'est éteinte
    Sur le sable d'Essaouira

    Casablanca, 
    nuit du 07 Décembre 2008, 3h30 à 6h45

    © Rachid Daouani (Dépôt SGDL 06/2009)

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  • Catégories : Prose et Poésie

    Fragment XXXXIII

    Sacré !  Écrit profane

     

    De l’amour

    La coupe

    M’enivre

    Sans amour

    Absurde

    De vivre

     

    Patient

    Je suis

    Mais

    Ne peut

    L’être

    Dans

    La passion

    Rester

    Longtemps

    Sans voir

    Ton visage

    Me noyer

    Dans ton

    Regard

     

    Ô lune

    De mes nuits

    Mes pupilles

    Te saluent !

     

    L’étreinte est forte

    L’âme est avide

    La fusion est incomplète

    Les corps s’accolent

    Les lèvres recoulent

    Les envies se hurlent

    Les cœurs insatiables

    Réclament

    La fusion

    Des âmes

    La raison

    N’a plus

    Lieu d’être

    Le banquet

    Est exclusif

    A nous deux

    A bas !

    La raison

    Sus !

    Aux doutes

     

    Laissons parler

    Nos êtres

    Laissons parler

    Nos âmes

    Evanescentes

    Parler notre

    Passion

    Dire nos désirs

    Crier nos silences

    Nul jugement

    N’entravera

    Notre élan

    Le plus haut

    Des cieux

    Enviera

    Notre extase

    Témoignera

    De notre

    Consistance

    Affinera

    Notre substance

    Prophétisera

    Une autre genèse

    Celle des amants

    Heureux malheureux

    A venir

    Notre amour

    Profane surement

    Qu’importe !

    Notre amour

    Fera matière

    Du livre sacré

    Futur

    Des divinités

    Jalouses

    De notre

    Exception^

    Égalant

    La pureté

    Des houris

    Et des

    Éphèbes

     

    Rachid Daouani

     Béni Mellal, le 8 Mars 2009 

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  • Catégories : Prose et Poésie

    Fragment XXXXXXXVII

    آه أيتها القصيدة


    في غفلة
    من المُتن
    التي آثرت
    السقوط الشهير
    كلماتنا
    التي نُسبح بها
    أمام رَحَبة
    هيكل اللاهوت
    الحسود
    و على رؤوس شفاهنا
    تأخذ الكينونة
    أسمى معانيها

    عند مَحارِبنا
    المِضيافة
    كنا و سنبقى
    البَردي و المداد
    بأجسادنا
    نكتب النص النسيء
    سهواً
    تجاوزاً
    فثارا
    أو انتقاما
    هل تعلمون؟

    صرخاتنا
    آهاتنا
    نداءاتنا
    ستكون قولنا
    المهيب
    شغلنا المقدس

    آدم و حواء
    إسلي و تسليت
    عبلة و عنتر
    روميو و جولييت
    و الآخرون كثر
    عشاق تعساء
    عشاق سعداء
    سيكونون صُحباء
    مستقبلنا
    سيهللون
    للمثل الكامل
    المُكتمل
    للنبوءة
    غير المُنتظرة
    "بورخيس"
    "الخطيبي"
    سيعلنون مجيء
    النورة المخبوءة

    سننظم القصيدة
    دُنيوية أو مقدسة
    فليكن!

    برشيحنا
    بعصارتنا
    مُملحة مُحلاة
    يكون المداد
    الزائل الأبدي
    الذي به نكتب
    قصيدتنا
    نعاود الكرة
    دوما أبدا
    قصيدتنا
    ستُغنى في
    كل اللغات
    على جميع الإيقاعات
    صالصا
    تانغو
    كناوة
    سوف تُرقص

    من سيفوز
    الأعلى أو الأسفل
    هل تعلمون؟
     

    © Rachid Daouani (Dépôt SGDL 06/2009)


    Sacré texte profane !
    (Suite)


    A l’insu des
    Textes
    Relatant
    La fameuse
    Chute
    Nos mots
    Egrenés
    Au parvis
    De la Divinité
    Envieuse
    Au bout
    De nos diaphanes
    Lèvres
    Le verbe être
    Prend ses
    Lettres de
    Noblesse
    A nos autels
    Accueillants
    Nous en sommes
    Et serons
    Le papyrus
    Et l’encre

    De nos corps
    Nous écrirons
    Le texte
    Qui n’a pas
    Eu lieu
    Là-haut
    Le texte
    Omis par
    Inadvertance
    Nonchalance
    Ou vengeance !
    Allez le savoir !

    Nos cris
    Nos gémissements
    Nos appels
    Seront
    La parole sacrée
    De la divine
    Besogne

    Eve et Adam
    Issli et Tisslit
    Samson et Dalila
    Et autres
    Amants
    Heureux
    Ou
    Malheureux
    Seront
    Nos futurs
    Compagnons
    Et apôtres
    Ils jubileront
    De voir
    La parabole
    Parfaite
    De la prophétie
    Inattendue
    Borges
    Et le prophète
    Voilé
    Nommeront
    La rose cachée

    Se dire
    En poème
    Profane
    Sacré
    Advienne que
    Pourra !

    Du poème
    Nos sueurs
    Nos sucs
    Salés
    Sucrés
    Nos arômes
    Seront
    L’encre
    Ephémère
    Et éternelle
    Répétée
    Toujours
    Et encore

    Dans toutes
    Les langues
    Nous serons
    Chantés
    Sur tous
    Les rythmes
    Salsa, tango
    Gnawi
    Nous serons
    Dansés

    Entre
    Là-haut
    Et
    Ici bas
    Qui
    Triomphera
    Le savez-vous ?
     
     
     
     
    Rachid Daouani

    © Rachid Daouani (Dépôt SGDL 06/2009)

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