fragment XXXXXXX
Le ravissement
De ton jardin
tu m’as exclu
Calciné
J’étais l’arbre
qui se consumait
à petit feu
Il était l’arbre
qui me remplaçait
Tu le regardais
Je me consumais
De tes larmes
de ravissement
tu l’arrosais
Je brûlais
Il grandissait
Je m’effondrais
Il grandissait
Je m’effritais
Il grandissait
Je te voyais
le regarder
Le cercle se fermait
Je n’étais qu’une particule
au pied du haut mur
de mon achèvement
Toujours dehors
je devenais minuscule
devant l’immensité du mur
qui grandissait
entre moi et le jardin
Je m’éclipsais
Devant ton ravissement
je n’étais qu’absence
J’espérais
malgré ma petitesse
grandissante
un regard
le soupçon d’un regard
Je n’étais qu’ombre
L’ombre
de mon ombre
L’ombre
d’une idée
L’ombre
d’un fil de fumée
qui s’évaporait
à force de regards
Regards
où je n’étais
ni sujet
ni objet
où j’étais
Rien
Rien de rien
Je n’étais plus
Rien
Je ne suis plus
que la dernière particule
d’une cendre
de l’arbre consumé
La particule
qui a collé à tes souliers
à ton passage
sur moi
dans les bras de
l’autre arbre qui
pourtant rentrait
au loin
rejoindre son jardin
Que te reste t-il des deux arbres ?
Une particule collée à ton soulier
Et le mirage d’un arbre substitut
Qui ne sera jamais le tien
Crée en partie à Casablanca, le 6 décembre 2008
Repris le 19 juin 2009 entre 4h et 6h30 du matin