Fragment XXXXXXXI
Tu parlais de la mort
Tu vivais notre mort
Je te parle de la vie
Je t’écris la vie
Je m’en imprègne
Je la veux en moi
Couler dans mes veines
Traverser mes côtes
L’avoir au bout des doigts
Pour brosser une autre
Et pour un amour à venir
Je renaîtrai de mes cendres
Je renierai ma foi
Mon passé et mon futur
Tel un phœnix
Je redéployerai mes ailes
Redresserai ma tête
Fixerai mon regard à l’horizon
Je te l’avais dit
Je ne capitule jamais
J’irai jusqu’au bout
J’aime la vie
Je suis la vie
J’écris la vie
Vendeur de rêves
Admettons !
J’aime la vie
Je suis la vie
J’écris la vie
La vie qui
attend au seuil
de mon cœur
Elle s’incruste en moi
Moi l’époux
qui suis l’effacement
Je suis la vie sur le sable
Dans ses nuits torrides
Je suis à l’écoute de sa voix
Je me fais écho de sa voix
Je suis sa voix
La voix de sa voix
En moi, à moi, de moi
Je suis elle, elle est moi
Je fonds en elle, elle fond en moi
Nous nous divisons
Nous nous multiplions
Nous nous additionnons
pour n’être qu’un
Nous parlons une langue
que je n’ai jamais apprise
Elle me fait danser sur une musique
d’un pays lointain
« Mais, tu es la vie ! »
M’a-t-on dit le jour de la création
« Tu es l´origine »
Le Cri d’avant la naissance
Le cri de la Fin
La Fin de toutes les fins
L’ineffable cri
De la re-naissance
Je dirai
Et ne
Cesserai de dire ... !