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daouani rachid - Page 37

  • Catégories : Prose et Poésie

    Fragment XXXXXXVI

    لن أكرهك

     

    لن أكرهك  

    فالكره حب

    بسهم المداد الأحمر

    أنخر عُباب فجيعتي

    أُمزِّق ضِلع الخطيئة

    القاتمة

    مِن حُب و كُرهٍ

    من كره وحب

    سأمزق ذاكرة

    ضحكاتك و دموعكِ

     ُفي جسدي

    أرسم النُّدوب

    لمساتٍ

    وأُرهِمها بالضحكة الصفراء

    بدلا عن الأزرق الذي

    لطَّخت به أحلامي

    بدلا عن الطعنات من الخلف

    التي أصبت بها

    إيماني و قوانيني

     

    ها هُنا أندحر

    أنتفي و أشتعل

                      بالمداد

    زبد مرير

    ينخر صدري

    بموسى يديك

    الناعمتين

    أقتلع

    أقتلعني

    من بين مخالبك

     الدافئة             

    دجنبر 2009 24 

     من الدارالبيضاء إ لى  مراكش  

    © Rachid Daouani (Dépôt SGDL 06/2009)

     

    Ni d’amour ni de haine

     

    Non !

    Je ne te haïrai point

    Dans la haine les racines

    Sont d’amour

    Je veux m’en extraire

    Je m’en irai

    Le vague à l’âme

    Le cœur gros

     

    De la plume

    Du scribe

    Que je suis devenu

    J’écrirai à l’encre

    Rouge de mon sang

    Le blanc de ma

    Déception

    De la plume aiguisée

    Je me saignerai

    Le flanc

     

    D’amour et de haine

    De haine et d’amour

    Je saignerai la mémoire

    De tes rires

    De tes larmes

     

    Sur mon corps gisant

    Je peignerai

    Les balafres en caresses

    Je les suturerai

    D’un jaune

    Rire

    Au lieu

    Du bleu

    Dont tu as immaculé

    Mes rêves

    Au lieu

    Des coups bas

    Que tu as assenés

    À mes lois et

    Dont tu as corrompu

    Ma foi

     

     Là !

    Je m’étiole

    Je faillis

    Je m’effrite

    Je m’éteins

    Et m’allume

    À l’encre

    Rouge

    Encre  amère

    Bouillonnante

    Au bout des doigts

    Du scribe

    Que je suis devenu

    Écume sanguinolente

    Qui m’arrache

    D’entre tes griffes

     

    D’amour et de haine

    De haine et d’amour

    Je m’extrais

    À l’encre rouge

    Du souvenir de nos

    Étreintes

    Je m’arrache

    De tes griffes

    Me niche

    Dans la chaleur

    Des mots

    Je m’arrache

    À tes maux

    Je m’écris

    Je m’écrie

    J’écris mes maux

    Je crie mes mots

    Pour te dire

    Je ne te hais

    Ni ne t’aime

    Parce que

    Dans la haine

    Les racines

    Sont d’amour

     

    © Rachid Daouani (Dépôt SGDL 06/2009)

    entre Casablanca et Marrakech, le 24 janvier 2009

    20 commentaires Lien permanent
  • Catégories : Prose et Poésie

    Fragment XXXXXXIII

    Je t’entends partir
    Je t’entends faillir
    Je t’entends dormir
    Ton ronflement
    Berce
    Accompagne
    Ma solitude
    Au moins ça !
    Ton sifflement
    Ton oisiveté
    Atteignent
    Les méandres
    De ce qui
    Me reste
    Comme raison
    Seul !
    Je marche
    Seul !
    Je compose
    Seul !
    Je décompose
    Seul !
    Je pose
    Seul !
    Je dissolve
    Seul !
    Je nomme
    Seul !
    Je dénomme


    Quelle absurdité
    Est-ce ?
    Quelle folie
    Est-ce ?
    Que je marche !
    Que j’erre !
    Que je devienne
    Fou !
    Tes heures
    Tes saisons
    Ton passé
    Ton présent
    Somnolent
    Sur mes yeux
    Éveillés
    De ton temps
    Je suis l’exclu
    De ton monde
    Je ne suis
    De ton ailleurs
    Je ne suis pas

    Être
    Ou
    Ne pas être
    C’est là la question
    Tu es où
    Je ne suis pas
    Je suis
    Où tu n’es pas
    Qui suis-je ?

    S’il te plaît
    Envahis mon silence
    Fouette ma vacance
    Par la cravache
    De ta satanique
    Symphonie
    Parce que
    Tu ronfles
    Oui
    Tu ronfles !

    Les balbutiements
    Que tu profères
    Et qui se débitent
    Malgré toi
    Disent cette folie
    Qui me gangrène

    Fouette
    Mon silence
    Avoue tes secrets
    Rêves
    S’il te plaît
    Prends-moi
    Avec toi !
    Ne sois pas ingrate
    Emmène-moi
    Dans ton absence
    De ce côté
    De rien où
    Règne
    Ta vacuité

    Emmène-moi
    S’il te plaît !
    Mon oreille
    Est déserte
    Infectée
    Que dis-je
    Infestée
    Juste par cette
    Purulente litanie
    Qui accompagne
    En duo
    Tes diaboliques
    Ronflements
    Avec en comble
    De percussion
    Ce lubrique
    Silence
    Du commun des
    Mortels
    Qui ne vivent que
    Le matin
    Et ce chien !
    Ce chien
    Sans pédigrée
    Ce bâtard
    De chien
    Qui aboie
    Annonçant
    L’aube incertaine
    L’aube des gâtés
    Des ivrognes
    Revenant de
    Leur banquet
    Ces esclaves
    De l’ère moderne
    Ces cancrelats
    Qui démarrent leur
    Voitures à crédit

    Ce lépreux
    Ce galeux
    De chien
    Qui accompagne
    Leur vigile
    Veillant sur
    Leur grégaire
    Sérénité
    Et moi !
    Moi je suis
    Prisonnier
    De tes ronflements
    Et des aboiements
    Du galeux
    Héro des abattoirs
    Désaffectés

    S’il te plaît
    Emmène-moi
    Avec toi
    Fouette de ton
    Ronflement
    Mes yeux enflés
    Bridés
    Débridés
    A force de voir
    Leur maudite aube
    Je me révulse
    De voir le soleil
    Vomir ses lueurs
    Annonçant une
    Autre torture

    Le clébard aboie
    Tout son saoul
    Repu
    Il ose quelques mètres
    Loin de
    Son maître
    Arrive à la ruelle
    D’à côté
    Reviens bredouille
    A coté de son maître
    Le veilleur de leur nuit

    Ils s’éveillent
    Dans leur aube
    Leur squelette
    S’érigent
    Qui de la première prière
    Qui à pied
    Qui de sa voiture
    Qui de sa charrette
    Qui de ses marchandises
    Menthe
    Eau de Javel
    Vieux habits
    De partout
    De nulle part
    Dans tous sens
    Les éboueurs
    Contents de leur
    Nouvelle benne
    S’y mettent de la partie
    Des rabats joie
    Des inviteurs
    A l’insomnie
    J’entends leurs
    Pas…pan pan pan
    Pan pan pan
    Armée de cancrelats
    Horde de sauvages
    Modernes
    Fouteurs de troubles
    Me donnent
    Le coup de grâce

    S’il te plaît
    Emmène- moi !
    Assaisonne
    Ma maudite journée
    De ta nonchalance
    Orne là
    De ton ron ron ron
    Ronflement
    Efface mon soleil
    Peint ma lumière
    Du noir
    De tes
    Pleines nuits
    Emmène-moi
    Dans ta vacuité
    Contamine-moi
    De ton indifférence

     

     

    أسمعك تنامين

    أسمعك تنامين

    زفيرك يدوح مللي

    خمولك يصل الى عتبة عقلي

    أمشي و أخمن

    أي حـمق هذا؟

    فلا أمشي فأخبل

    فصلك يتتاءب على عيني الساهرتين

    خدي حياتي التي تدوم على وصولات على الشمس

    تعالي أيقضيني

    هل تنامين؟

    تعالي في صمتي

    اضربي فراغي بشخيرك

    لأنك تشخرين

    نعم تشخرين

    تقولين تلك الكلمات

     الرهيفة التي لا تقال

    سوى للذين يريدون سماعها

    تقولين حمقك

    اضربي صمتي

    اعترفي بأحلامك السرية

    من فضلك

    خذيني معك

    هيا لا تكوني لئيمة

    خذيني لغيابك

    إلى ذلك الجانب من لا شيء

    الذي يملوك

    من فضلك

    خذيني

    أذني متعفنة بالصمغ

    الذي يترقرق في طبلتي

    كل هذا الصمت المائع

    للأحياء التي تعيش مستيقظة

    لشمس الصباح

    ذلك الكلب الأجرب

    ابن العاهرة

    ذلك الكلب ينبح

    معلنا عن الصباح

    صباح المخنتين و الثمالى

    العائدين من عربدتهم

    و عبيد العصر الحديث

    يقلعون فرحين

    سياراتهم بالسلف

    ذلك الكلب الأجرب

    إبن العاهرة

    ذلك الكلب

    الذي يرافق عسسهم

     حتى تطمن قلوبهم

    و أنا هنا

    بين نباح الكلب

    و شخيرك

    من فضلك

    خذيني معك

    اضربي بشخيرك على

    عيني المنتفختين

    من كثرة مشاهدة فجرهم

     التعيس

    الشمس تتقي خيوطها

    صباحا

    الكلب الأجرب

    ينبح حتى التخمة

    من تخمته يتجسر

    ليصل الزقاق المجاور

    و لكن سرعان ما يعود نابحا

    الى جانب سيده

    في فجرهم

    تقوم هياكلهم

    من بالصلاة

    من بالسيارة

    من بالقدم

    في كل اتجاه

    من كل حدب

    من كل صوب

    أسمع خطواتهم

    مترجلين

    يمشون بخطى واحدة

    كالعسكر

    من فضلك

    خذيني معك

    تبلي نهاري بضربات

    خمولك بشخيرك

    افرغي رأسي

    املائي ليلي

    خذيني معك.

    رشيد دواني

     

    Rachid Daouani ©

    (Dépôt SGDL 06/2009)

    34 commentaires Lien permanent
  • Catégories : Prose et Poésie

    Fragment XXXXXVIII

     

    Absence, présence

    Parfois, je m'absente de mon corps et me jette dans les bras de Morphée qui, par caprice ou avarice - allez le savoir ! - ne vient que très rarement dans ma couche... Quand j'arrive à la séduire ou à être séduit et que je m'abandonne au sommeil... Ma pensée n'est plus occupée que par toi Femme ! Femme de l’Atlantique ! Femme de la Méditerranée ! Femme muse ! Femme femme ! Femme tout court !

    Mes ébats avec Morphée sont vains, nuls et non avenus devant ton absence qui se fait présence insistante. Ton absence-présence arrivera tant bien que mal à t’ériger souveraine de l’entre-deux, arrivera à te placer à mi-distance entre le Rien et le Tout, entre l’humain et le divin… aurais-je la force d’attendre plus longtemps ?

    Mon temple à moi ! Je psalmodie ton prénom à longueur de journée ! Ton icône est suspendue entre mes yeux, sur mon front pendant. Elle me guide, me dit ta présence… m’indique la voie… rassure ma voix.

    © Rachid Daouani (Dépôt SGDL 06/2009)

    21 commentaires Lien permanent
  • Catégories : Prose et Poésie

    Fragment XXXXXVII

    Un songe, un rêve

     Il m'arrive souvent de vouloir approcher mes doigts des tiens pour sentir le tremblement de ton cœur, la joie de tes mains. Je fais souvent souvent ce rêve, ou ce songe, depuis que le rythme nous fait danser sur la même mélodie, sur cette musique que je ne connais pas, cette langue venue d'ailleurs. Un ailleurs lointain et pourtant si proche... là en moi dans mes archéologies, mes géographies, mon histoire. Je suis devenu virtuose sans le vouloir. Je le suis, virtuose, malgré toute mon ignorance. Ta présence, tes dires, ton regard et ton sourire... tout en toi et de toi est l'école où je réapprends à aimer. Mes rimes se feront désormais à l'horizontal au gré du Qalam. Je me couche en largeur sur la page. J’ai hâte de goûter avec mes lèvres l'attente et la joie des tiennes. Il m'arrive aussi d'imaginer de me fondre dans les eaux, à l'orée de l'atlantique et de la méditerranée, eaux chaudes, eaux froides... parler aux poissons, leur demander de tes nouvelles, voir ton visage dans leurs yeux, retrouver le sable trempé... émerger, ressusciter dans les flots d'une source arc-en-ciel ou dans le torrent d'une onde pure... où tes caresses, tes murmures, tes gémissements bouillonneraient en notes de musique…

    © Rachid Daouani (Dépôt SGDL 06/2009)

     

    33 commentaires Lien permanent
  • Catégories : Prose et Poésie

    Fragment XXXXXV

    Casablanca, ma ville
    mon arche volante !


    la ville
    me cerne
    de toutes parts
    les murs
    les bruits
    le temps
    me courrent après
    me saisissent
    m'entravent
    me baillonnent
    me jettent
    dans la foule
    ses bras
    tentaculaires
    morcellent
    mon corps
    ma tête
    aqueuse
    mi-liquide
    mi-mots
    ne pense
    qu'à toi
    toi ! mon arche
    mon arche
    volante
    presque
    parfaite
    mi-oiseau
    mi-papillon
    viens à moi
    viens me
    délivrer
    à toi
    viens
    te donner
    à moi
    viens
    me prendre
    dans
    tes bras
    viens que
    je me
    niche
    en toi
    tu es
    mon abri
    tu es ma
    grotte
    je veux
    être en
    toi
    sentir
    tes creux
    tes proéminences
    sont faites
    pour mes
    raideurs
    tes vals
    et monts
    sont mes
    voies
    ta peau
    est mon
    étoffe
    saris
    ou soies
    tes dires
    sont ma
    musique
    tes gestes
    sont ma
    danse
    viens à moi
    je suis
    à toi
    ....

    Rachid Daouani

    Casablanca,  23/24 Avril 2009

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